L’habitat aborigène australien était conçu pour un usage purement domestique, composé essentiellement de simples abris et de petits camps intelligemment agencés.
Les maisons étaient fabriquées avec différents matériaux selon la situation géographique et l’approvisionnement possible. Dans la partie sud-est de l’Australie, la pierre était majoritairement utilisée, alors que dans la partie Méridionale on privilégiait les ossements de baleines comme structures. Dans le désert occidental, de simples branches d’arbre faisaient office de cadre d’abri et des spinifex utilisés pour le revêtement. Dans la région du lac Eyre, on utilisait de la boue pour imperméabiliser les abris en dôme.
Les modèles de construction varient de cadres en forme de dôme à des abris tripodes et triangulaires, et à des structures à forme ovoïde en pierre avec une ossature en bois, des poteaux et des plates-formes. Les structures de camp de base annuelles, qu’il s’agisse de maisons en dôme dans les forêts tropicales du Queensland et de Tasmanie ou de maisons en pierre dans le sud-est de l’Australie, étaient conçues pour être utilisées pendant de nombreuses années par les mêmes groupes familiaux.
LA STRUCTURE SOCIALE
L’organisation sociale autochtone, le patrimoine et les bouleversements causés par la colonisation et le peuplement qui en découle, ont fortement influencé l’architecture indigène construite autour de groupes de clans. Ceci s’est étendu aux camps et aux cantons indigènes des 19ème et 20ème siècles.
Les liens de parenté, les affinités entre les individus ou plus simplement la structure familiale est la clé de l’organisation des abris individuels. Les familles mariées, les hommes âgés, les filles, les garçons, les hommes célibataires et les femmes célibataires devaient avoir leur propre espace. Ensemble avec des terrains de danse cérémoniels, ceux-ci dictaient la structure générale d’un camp.
Certaines habitations étaient utilisées à des fins cérémonielles. Le peuple Raminidjeri de la région de Lower Murray associait des constellations d’étoiles aux maisons et aux camps des Ancêtres des Esprits. Les dessins réalisés à l’intérieur des abris d’écorce pour illustrer les histoires de Rêve ont préfiguré plus tard la production des peintures d’écorce.
LES ABRIS EN DÔME
Des abris en forme de dôme s’étendaient à travers l’Australie, servant à la fois de structures temporaires et permanentes pour les camps de base annuels. Des structures en dôme bien construites et recouvertes d’herbe étaient utilisées comme campements permanents à Crawley, sur la rivière Swan, en Australie-Occidentale. Dans la région du lac Eyre, en Australie-Méridionale, la boue était utilisée avec de l’herbe pour imperméabiliser les abris en dôme et les maisons circulaires aux murs de pierre qui étaient construites.
LES CONSTRUCTIONS DE DÔME DE TASMANIE
On les trouve également dans l’ouest de la Tasmanie, ces constructions en dôme étaient chaudes et résistantes aux intempéries, occupées pendant de longues périodes et situées à proximité de bonnes zones de pêche, d’eau douce et de figues comestibles. Certains d’entre eux étaient bordés de papier et décorés de plumes.
Les dômes mesuraient jusqu’à 3,6 m de diamètre et 2,4 m de haut avec une demi-ellipse verticale comme entrée. Souvent, il y avait des illustrations à l’intérieur des murs montrant des formes géométriques, des humains, des animaux et des oiseaux.
LES ABRIS EN SPINIFEX
Dans le désert occidental, une architecture particulière de spinifex ou de trioda comme revêtement sur des cadres en dôme dominait. Les brise-vent étaient construits avec des branches d’acacia ou de cassia avec des trous remplis d’herbe. Ceux-ci étaient présentés comme un arc de cercle, un croissant ou une forme linéaire avec la paroi toujours au vent. Des abris entièrement fermés étaient construits avec des grosses branches sélectionnées et revêtues de spinifex et d’autres types de feuillage. Ces abris ne tenaient généralement pas compte du vent ou de la pluie, la partie inférieure étant semi-ouverte et laissant passer la brise.
Les wiltjas semi-fermés en forme de dôme, comme dans la communauté Warburton, étaient constitués de rameaux de mulga verticaux insérés dans des trous, avec les extrémités broussailleuses vers le haut. Ils recevaient ensuite une couverture extérieure d’herbe de tussack. La hauteur interne maximale de ceux-ci était d’environ 1,7 mètre.
LES ABRIS EN PIERRE
L’architecture en pierre autochtone fait partie d’une gamme de bâtis ingénieux. Ceux-ci comprenaient des pièges à poissons à parois de pierre dans la mer et les rivières, des déversoirs, des canaux, des fours et des dispositions de pierres cérémonielles sur le terrain. Des grottes de pierre et des surplombs rocheux naturels étaient également utilisés comme abris, bien que ceux-ci étaient habituellement utilisés pour d’autres activités.
Dans la région de Warringah à proximité de Sydney, des abris en pierre étaient construits en forme ovoïde allongée, garnis d’argile pour empêcher l’eau souterraine de s’infiltrer. Un trou était fait dans le toit pour laisser sortir la fumée et une peau d’animal était utilisée pour empêcher la pluie d’entrer. Ils étaient bordés de fougères, d’herbes et d’écorce de papier. Des tapis de peau d’opossum étaient également utilisés.
LES STRUCTURES EN PIERRE DE LAVE DE L’ÉTAT DE VICTORIA
L’abondance de ces pierres autour du lac Condah a permis au peuple Gunditjmara de développer des structures complexes. Non seulement des maisons, mais aussi des pièges à anguilles reposant sur un système très étudié de criques, d’étangs, de déversoirs, de pièges et de barrières.
Cette région est la seule où l’on a pu trouver des maisons permanentes restantes construites par une communauté indigène australienne.
Des structures en pierre comme celles du lac Condah ont également été découvertes dans le sud-ouest de Victoria. Des brise-vent étaient formés de pierre ainsi que des entrepôts couverts dans la région de la rivière Eumeralla, le lac Condah et autour du mont Eccles.