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L’Habitat ailleurs: Le peuple Himba de Namibie

La Namibie dispose d’une beauté austère, le pays s’étend de la côte squelette (skeleton coast) aux paysages arides du Kokoland en passant par les dunes imposantes de l’ancien désert de Susuvlei. Le pays abrite également diverses religions, langues et cultures, qui ont trouvé moyen de prospérer dans cet environnement unique.

Vers le 16ème siècle, le peuple Himba a traversé la Namibie depuis l’Angola, s’installant à Kaokoland (aujourd’hui Kunene) en tant que membre de la tribu Herero. Quelques siècles plus tard, une épidémie bovine a balayé la Namibie, provoquant une grande perte de bétail. Face à la crise, la tribu a décidé de se déplacer vers le sud et d’explorer différentes régions. Malgré la famine et la faim, certains membres ont décidé de rester et de lutter pour leur survie, demandant à d’autres tribus de les aider à rechercher du bétail et des cultures. Appauvris par la maladie et les voleurs de bétail Nama, les Himba se sont retrouvés sans animaux et contraints de dépendre de la terre pour leur survie. Poussés par la faim, de nombreux Himba ont fui en Angola, on les appelaient Ova-himba , ce qui signifie «mendiants» en langue Otjiherero

Peuple de la Terre

Les Himba, comme la plupart des peuples autochtones, vivent de ce que la nature leur fournit. Leur régime alimentaire est principalement composé de bouillie, la viande étant réservée uniquement à des célébrations spéciales. 

Comme de nombreuses autres tribus vivant dans la région, leur survie dépend des vaches et, par conséquent, un homme Himba sans troupeau de bovins n’est pas considéré comme digne de respect. Lorsque les pâturages sont nus, la tribu se rendra dans un nouvel endroit où son bétail pourra à nouveau paitre à sa faim. 

Habitat

La hutte au toit de chaume est l’une des nombreuses structures que comprend  une propriété Himba. Les autres étant destinés au travail, à l’entreposage et à l’élevage du bétail. Les murs sont réalisés à l’aide d’écorce d’acacia et de torchis. La structure, de forme circulaire, est supportée par des poteaux solidement ancrés dans le sol.

Les enfants ont la charge de mélanger les excréments d’animaux avec de la boue grasse, en utilisant leurs pieds nus pour en faire un matériau collant. Matériau qui peut être enduit sur la structure, formant ainsi les murs et le sol. Une petite ouverture, parfois surplombée d’un porche, permet l’accès à un petit intérieur simple et sombre.

Les huttes contiennent effectivement très peu de choses au-delà d’un lit unique et de quelques outils tels que des ustensiles de cuisine fais de bois ou de calebasses. 

Un peu à l’image d’un village Massaï, dont nous avons parlé dans l’article précédent, les huttes sont stratégiquement implantées selon différents critères sociaux. Surtout celle du chef de village dont on parlera un peu plus tard.

Les huttes sont disposées autour d’une clôture centrale, appelée Kraal, où le bétail est gardé en sécurité. L’enceinte du village est-elle même entourée d’une palissade de branche enchevêtrées. A l’origine c’était cela le Kraal, cette délimitation du hameau par des remparts composés de bois de mopane.

Avec le temps, le Krall est devenu l’enclos à bétail érigé au centre du village. Mais les « murailles » de branchages existent toujours autour du village. Entre l’entrée du Kraal (l’enclos à bétail donc) et la maison du chef, se trouve le feu sacré, l’Okuruwo.

Mariage et relations

Le peuple Himba pratique la polygamie, les hommes et les femmes étant autorisés à avoir plusieurs partenaires tant que l’accord est ouvert et convenu par toutes les parties concernées. Les hommes ont généralement plusieurs femmes, surtout s’ils sont riches en bétail, car la propriété des animaux se transmet de mère en fille. Plus une femme possède de bétail, plus son statut et celui de sa famille est important. Le mariage est important dans la culture Himba, mais les relations extraconjugales sont encouragées par les familles. Lorsque leurs maris partent avec le bétail, il est courant que les femmes fréquentent d’autres hommes.

Tous les membres de la tribu jouissent de la pleine égalité de droits, les décisions étant partagées entre les hommes et les femmes, avec une autorité globale entre les mains des hommes, mais les questions économiques sont décidées par les femmes. Avec la division claire des rôles, les femmes ont le devoir de s’occuper des enfants et du bétail et les hommes de conduire le bétail au pâturage.

Entre les deux mondes

Les Himba sont animistes. Leur être suprême s’appelle Mukuru , et le feu sacré (okuruwo) est le moyen de communiquer avec leur Dieu. Le feu est allumé en permanence et constitue un pont entre les vivants et les morts, la ligne de communication entre le chef du village et les ancêtres, qui sont en contact direct avec l’Être suprême. Toutes les portes des maisons font face au feu sacré, à l’exception de la maison du chef, qui est éclairée par la lueur sacrée de jour comme de nuit, assurant que son lien avec l’autre côté n’est jamais interrompu. 

La ligne sainte part de l’entrée principale de la hutte du chef et se prolonge tout droit, en passant par le feu sacré, jusqu’à l’entrée de l’enceinte du bétail (Kraal). Le feu sacré est maintenu en vie jusqu’à la mort du chef. Lorsque cela se produit, sa hutte est détruite et le feu est consumé lentement jusqu’à la dernière braise. Sa famille dansera toute la nuit pour célébrer le deuil.

Les femme rouges emblématiques

Le lavage du corps à l’eau n’est pas seulement un luxe, il est considéré comme un gaspillage et est strictement interdit. au lieu de se baigner, les femmes appliquent de la pâte d’otjize chaque matin, dans un rituel de toilettage qui peut prendre de deux à trois heures. Le mélange est parfumé de résines aromatiques, orange foncé, symbolisant la couleur rouge de la terre – et du sang, l’essence de la vie. L’Otjize est utilisé pour assurer l’idéal de la beauté Himba. Cette pâte offre également une protection contre le soleil et les piqûres d’insectes. L’Otjize est fabriqué en pilant de la pierre d’ocre (hématite). Ensuite, les fragments sont mélangés avec du beurre, légèrement chauffés et appliqués sur la peau. La pâte garde la peau propre et humide et, dans une certaine mesure, bloque la croissance des cheveux.

Fières de leurs coiffures et de leurs vêtements traditionnels, les femmes Himba prennent plusieurs heures chaque matin pour leurs soins de beauté et dorment sur des oreillers en bois pour ne pas abimer leur coiffure pendant la nuit. 

Elles portent des jupes en peau de chèvre ornées de coquillages, de bijoux en fer et en cuivre, ainsi que des coiffes en forme de corne de boeuf, l’erembe , que leurs proches, les Herero, portent également. La couronne erembe est faite de cuir de vache ou de chèvre et est placée sur la tête de la jeune fille après qu’elle se soit mariée pendant un an ou après son premier enfant. 

Les hommes, en revanche, ont des coiffes très simples. Les hommes célibataires portent une tresse ondatu à l’arrière de la tête tandis que les hommes mariés se couvriront les cheveux d’un turban pour le reste de leur vie.

Auteur de l’article : Mickael Cantello

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