Hawaii – une place cosmopolite
Hawaii est l’un des endroits où se côtoient les origines les plus diverses, il n’y a aucune majorité ethnique, chacun fait partie d’une minorité. Dans le recensement de 2000, plus de 20% de la population apparaît avoir une origine multi-ethnique. Parmi ces diverses origines on compte les Hawaiiens, les Portugais, les Chinois, les Coréens, les Vietnamiens, les Caucasiens et les Japonais. Plus de la moitié de la population hawaiienne est au moins partiellement asiatique, caucasienne et environ un quart peut prétendre à une origine hawaiienne.
À mesure que Hawaii accueillait différents groupes ethniques durant les 200 dernières années, chacun de ces groupes apportait des éléments de sa propre culture à la vie locale. Aujourd’hui, la culture contemporaine hawaiienne est un mélange de ces différentes cultures et ce sont ces diverses origines qui font de la population hawaiienne une population unique.
L’histoire d’Hawaii est sans aucun doute marquée par cette culture. Des ingénieuses et perfectionnées manières de traverser les océans des Polynésiens aux anciennes traditions des ohana (famille) Hawaiiennes nous apprenons toujours de nos ancêtres.
Déclin de la population hawaiienne indigène
Quand le capitaine James Cook arriva à Hawaii en 1778, il y avait, selon les estimations disponibles, entre 300000 et 400000 Hawaiiens indigènes. Un siècle plus tard, ce chiffre avait diminué de 80 à 90%. Ce déclin est dû, en grande partie, aux maladies telles que la variole, la rougeole, la coqueluche ou la grippe.
Par la suite, le nombre d’Hawaiiens « pure souche » a continué de diminuer. Aujourd’hui, ils ne sont que 8000 encore en vie. En revanche, le nombre de ceux en partie hawaiiens, et se considérant comme tels, n’a cessé d’augmenter depuis le début du XXème siècle.
Un État de diversité ethnique
Hawaii est vraiment l’État ayant la population la plus diversifiées des États-Unis. Cette diversité induit une société significativement différente du reste du pays. Bien qu’Hawaii soit par bien des aspects une société plus cosmopolite que le reste des États-Unis, elle a ses propres problèmes inter-ethniques.
On dit souvent qu’il y a deux types d’Hawaiiens, ceux qui ont du sang hawaiiens et ceux qui sont hawaiiens de cœur. Il y a aussi ceux qui sont citoyens de l’État d’Hawaii et pour qui ces îles sont leur maison. Le peuple hawaiien continuera de cultiver son riche héritage culturel pour s’assurer que celui-ci continuera d’être transmis de génération en génération.
L’habitat traditionnel hawaiien : Le Hale
Au XXe siècle, les seules références au hale hawaïen se trouvent dans les hôtels, dans l’architecture des structures utilisées pour les cabanes de massage ou encore les bars, mais depuis 2002, la construction de hales a repris à Maui, et ces structures sont à nouveau visibles autour de l’île.
Dans les temps anciens, le village hawaïen était constitué de nombreux types de hales. Le kane (homme) construit un hale séparé de sa famille, conformément à l’ancien système de kapu, qui stipulait, par exemple, que les hommes et les femmes n’étaient pas autorisés à manger ensemble.
Les lieux de travail et de repos sont également séparés : hale ali’i (maison du chef), hale mua (où les hommes se nourrissent), hale ‘aina (où les femmes se nourrissent), hale noa (où la famille se rencontre et dort), hale ku’ai (maison de commerce) et halau hale, pour le stockage. Les structures sont fabriquées à partir de bûches de bois flotté d’Ohi’a. Le toit recouvert d’une épaisse couche de chaume de pili et le sol constitué d’une mosaïque de lilis (petites pierres) lisses ramassés sur le rivage. A l’origine, les constructeurs utilisaient l’horizon et leurs doigts comme niveau, les mains et les bras pour les mesures.
Rennaissance du Hale
Depuis 2002, le conseil du comté de Maui a établi des codes permettant de construire des hales selon les techniques anciennes à l’aide d’outils et de matériaux modernes, notamment du mortier, du cordon synthétique pour l’arrimage et des scies à chaîne pour couper les grumes.
Un programme de certification d’architecture hawaïenne a vu le jour, le Hale Kahiko o Hawai ’i, par l’intermédiaire du département de formation du Maui Community College.
Les étudiants apprennent chaque étape de la construction d’un hale traditionnel : mise en page et design, préparation du sol et du site; récolte, préparation et utilisation des bois indigènes, construction de semelles et de poteaux de plate-forme, techniques d’arrimage, protocoles et cérémonies.
Les diplômés ont participé à la construction du jardin botanique Maui Nui, du Maui Community College et des jardins patrimoniaux Kepaniwai dans la vallée de Lao; ils ont restauré le hale moe au centre culturel de Hana, le hale ku ’ai du parc national Haleakala à Kipahulu et le hale halawai de l’île de Kaho’olawe.
Promouvoir une permanence de la culture hawaïenne à travers l’architecture autochtone, voilà la démarche de cette nouvelle génération de constructeurs de hales hawaïens. Ils espèrent faire passer le souvenir des clichés vus uniquement dans les anciens diaporamas ou livres d’histoire à un lieu de prédilection – laissant une impression durable aux résidents autochtones et américains, mais aussi à tous les visiteurs de l’archipel.