La maison balinaise est un regroupement de pavillons aux fonctions bien définies et d’un temple familial, le tout entouré d’un mur d’enceinte en pierre ou en brique. La localisation des bâtiments suit la hiérarchie de pureté des espaces en fonction des deux axes, amont-aval et est-ouest.
A l’intérieur de l’enceinte nous trouverons un temple domestique et un minimum de six pavillons (cuisine, grenier à riz, chambre, abri, pavillon cérémoniel, pavillon funéraire).
La place des pavillons est déterminée et s’articule selon l’orientation Agung-mer (Kaja-Kelod), le temple se trouvant dans l’angle le plus pur, vers la montagne, tandis que la cuisine et ses impuretés se trouve à l’opposé vers la mer.
1. Le mur protecteur (aling-aling)
Pour rentrer dans la maison il faut tout d’abord passer une étroite porte qui perce le mur, rempart contre les mauvais esprits. Ce mur est une protection plus « magique » que physique. L’entrée est généralement dépourvue de porte mais située à l’arrière du passage, coupant le chemin, se trouve un pan de mur, sa fonction est de barrer la route aux mauvais esprits qui ne savent qu’aller tout droit.
2. La cuisine (paon)
Le sang des viandes rend la cuisine impure, elle est donc construite dans l’espace « bas » de l’enceinte, vers la mer. Elle est généralement ouverte sur un côté et pourvue d’un foyer en terre. Il est à remarquer que lorsqu’on se trouve au sud de l’île, l’aval (Kelod) coïncide avec le sud où règne Brahma dieu du feu.
3. Le grenier à riz (lumbung ou jineng)
Quatre ou six piliers supportent un toit de chaume. De nos jours ce pavillon n’est plus guerre usité car le riz est plutôt mené directement au moulin que stocké, mais le style de ce pavillon est aujourd’hui copié pour les bungalows touristiques.
4. Pavillon annexe
Ce pavillon est construit lorsque la famille s’agrandit et qu’elle manque de place. Il peut aussi servir à entreposer les objets précieux. Il est généralement agrémenté d’une terrasse carrelée.
5. Le pavillon cérémoniel (balé dangin)
C’est un pavillon semi-fermé avec plate-forme permettant le repos, le dépôt d’offrandes ou des morts en attente de leur crémation. C’est aussi dans ce pavillon qu’on lieu les rites de passage tels que le limage des dents ou la cérémonie pour les trois mois d’un enfant.
6. L’enceinte du temple domestique (merajan pour la noblesse ou sanggah pour le peuple)
Il abrite les autels aux ancêtres, au taksu (siège de l’inspiration divine) avec sa niche ouverte, et au soleil ou dieu suprême (padmasana ou trône de lotus) se présentant sous forme de trône.
7. Le pavillon fermé d’amont
Il sert de chambre au doyen ou chef de la famille. Si le pavillon ne dispose pas de terrasse c’est un méten, le nombre de ses piliers indiquant le rang de noblesse, les aristocrates ont généralement un pavillon avec terrasse dit balé daja.
8. Le pavillon de l’ouest (balé dauh)
Ce pavillon généralement composé d’une chambre et d’une terrasse couverte est polyvalent, il est souvent occupé par un des membres de la famille
Bali est à mon sens, et sur bien des aspects, très différente du reste de l’Indonésie. La communauté musulmane y est largement minoritaire, les infrastructures beaucoup plus développées ainsi que le tourisme. La différence est frappante pour le voyageur qui visite l’archipel indonésienne. Pour toutes ces raisons j’ai préféré lui dédier un article en présentant ce microcosme si particulier.